Qu’est-ce qui
bloque l’orgasme et qui provoque des insatisfactions sexuelles ? Comment se
créent les frustrations ? Manque de confiance en soi, préliminaires
inexistants, absence de tendresse, recherche de la performance… Découvrez les
dix freins à une jouissance complète.
Dans
son ouvrage La fonction de l’orgasme selon Wilhem Reich, Joël Bernat, psychanalyste et
auteur, reprend les conclusions de l’élève de Freud et les analyse. Il relève
notamment les facteurs qui, selon Reich, empêchent la plénitude orgasmique.
Nous avons fait un tri et avons recensé les 10 principales causes d’un blocage
d’orgasme, ce que Joël Bernat nomme la « peste émotionnelle ».
- L’absence de tendresse, de respect et d’écoute de l’autre : on ne dit pas assez combien l’échange et la
communication sont des dopants sexuels. On aura beaucoup plus
envie de quelqu’un avec qui on a des conversations riches et fluides, que
d’une personne avec laquelle on a du mal à communiquer ou peu de choses à
partager. Le sentiment de bien-être avec quelqu’un est un des facteurs qui
favorisent l’orgasme. Alors, soyez gentil et gentille, c’est la base !
- Éducation, expériences sexuelles traumatisantes, complexes,
angoisses ou fantasmes violents : tous les jugements moraux et/ou troubles
psychologiques vont entraver votre accès à l’orgasme. Si vous pensez
que les poils, c’est sale,
et que le sexe, ça pue, vous aurez du mal à jouir pleinement. Idem, si
vous avez un manque d’éducation sexuelle, des peurs, ou si vous avez eu
une expérience sexuelle traumatisante. Tout cela corrompt votre rapport à
la sexualité. Vous devez comprendre ces blocages et les dénouer avant de
pouvoir grimper au septième ciel.
- Un manque d’estime de soi ou de
l’autre : les sentiments ou ressentiments que vous
entretenez envers vous et envers l’autre ont une énorme influence sur
votre jouissance. Si, par exemple, vous êtes déprimé.e, pas fier.ère de
vous ou très fatigué.e, vous risquez d’avoir des difficultés à atteindre l’orgasme.
Pareil si l’autre vous inspire le rejet ou que vous lui en voulez.
- Une recherche de la performance :
toute pression de ce type va immanquablement bloquer l’orgasme. Il faut
faire l’amour pour faire l’amour et non pour arriver à un point B (ou G) !
C’est le chemin du plaisir qu’il faut emprunter pour arriver à l’orgasme,
pas l’inverse.
- Trop de contrôle, effet spectateur : c'est
la suite logique du conseil précédent. Pour jouir, il faut parvenir à
s’abandonner. La volonté ne doit donc pas être impliquée dans l’amour,
c’est le lâcher-prise, au contraire, qui est de mise. C’est ce que William
Masters et Virginia Johnson, les sexologues américains qui ont mené les
premières études sur l’orgasme, appellent le phénomène du « spectateur » :
on reste dans le contrôle et on juge la situation. Inhibiteur d’orgasme
par excellence. Mais, si vous êtes bien avec l’autre, que vous vous sentez
respecté.e et choyé.e, vous pourrez vous laisser aller au plaisir plus
facilement. Alors, veillez bien au facteur n°1 !
- Pas ou trop de préli : on
sait que l’absence totale d’actes préparatoires durant une relation
sexuelle risque d’empêcher l’orgasme, car ces derniers permettent au
mental de se mettre « dans le bain » et au plaisir de monter. Mais
l’inverse est vrai aussi : en cas de préliminaires interminables,
les ressources en excitation s’épuisent, et cela bloque la jouissance, la
disperse. Il faut donc trouver, comme toujours, un juste équilibre !
- Des mouvements rudes, précipités et/ou sans harmonie avec ceux du partenaire : rien de pire que l’amour mécanique !
La sensualité passe par des caresses suaves, douces, profondes et en
symbiose avec celles de son partenaire. Alors, évitez les gestes trop
brusques et le côté autocentré : il s’agit de mouvements physiques bien
sûr, mais cela provoque une résonance mentale chez votre partenaire.
- Une excitation partielle et non pas
l’érotisation de toute la personne : on en a souvent parlé dans ce blog :
il ne faut pas focaliser sur une seule zone érogène,
car la sollicitation multiple favorise largement l’orgasme.
Psychologiquement parlant, cela offre un cocktail d’hormones du plaisir,
très bon pour le moral et… la jouissance !
- Un orgasme retenu, contrarié :
bien sûr, si vous vous arrêtez en plein coït ou en plein orgasme, la
frustration sera énorme, c’est ce que Reich (et Freud) appelle une
"stase", un petit reste.
- Un sentiment d’amertume final :
c’est l’effet contrecoup de la petite mort qui provoque un état de
tristesse, un genre de coït blues. Selon Reich, ce phénomène est culturel
: Omne animal post coitum triste est.
Le
fait de cumuler ces petites frustrations peut engendrer divers types de
comportements de compensation comme une hypersexualité, une nymphomanie, des
problématiques exhibitionnistes, sadomasochistes, ou encore des résistances
provoquant ce que Reich nomme une « cuirasse caractérielle ». Pour éviter cela,
vous l’aurez compris, il convient de jouir certes, mais de jouir bien ! Et,
selon Reich, toujours, le secret pour atteindre cette plénitude sexuelle est
avant tout d’avoir une relation d’échange entre alter ego. En bref : jouer
d'égal à égal, avec quelqu’un de bien.
Bien
à vous et de belles relations…
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