1, 2, 4, 6, ou 12 genres de jouissance ? Les avis diffèrent… On a déjà entendu parler de l’orgasme clitoridien et du vaginal, mais désormais on évoque l’orgasme par la pensée, par les tétons, par l’anus, ou, plus étonnant encore, par le col de l’utérus ou l’urètre ! Alors, qu’en est-il vraiment ? J’ai testé pour vous.
Si certaines personnes pensent qu’il n’existe qu’un seul et unique
orgasme, cet article en compte douze. La plupart des autres sources s’attachent
surtout à différencier l’orgasme vaginal du clitoridien. Il fallait donc mettre
de l'ordre dans cette nébuleuse... J’ai recensé les mille et un orgasmes
supposés, je les ai testés puis classés par ordre de valeur.
Orgasme clitoridien : lui, je
suis absolument certaine qu’il existe ! C’est l’orgasme inné, instinctif,
naturel. Il s’obtient très aisément et parfois très rapidement (certaines
femmes disent l’avoir en moins de trois minutes.). C’est bien sûr en stimulant
le clitoris qu’on l’obtient. Pour mémoire, le clitoris est un organe composé de deux
arches et pas moins de 8 000 terminaisons nerveuses et qui est, comme le pénis,
mobile (il peut doubler de volume).
Orgasme mixte : comme son
nom l’indique, cette jouissance combine deux éléments : les sensations
clitoridiennes et les vaginales. La plupart des femmes le décrivent comme plus
profond et précis que le clitoridien seul, et je suis d’accord avec elles, mais
tout de même, c’est le clitoris et ses fabuleux pouvoirs qui amènent à la
jouissance finale. Et, bien que les femmes soient nombreuses à apprécier de se
toucher pendant l’amour, peu osent le faire, car la masturbation pendant le
sexe est encore un tabou trop répandu. Alors, allez-y, osez !
Orgasme multiple : nous l’avions
évoqué dans un billet sur les sourciers (les personnes capables de
provoquer des « éjaculations
féminines »), en expliquant que plus il y a de sollicitations
différentes, plus il y a de chances que les femmes parviennent à l'orgasme.
Cette jouissance-là est très intense, complexe, entière, c’est la petite mort
rêvée, le bouquet final de feux d’artifice, la jouissance totale ! Pour le
provoquer, il suffit de multiplier les zones d’attention, de lécher, caresser,
toucher, sucer, à la fois la bouche, les seins, les fesses, le sexe, bref, de
mettre le corps dans tous ses ébats.
Orgasme du point G :
personnellement, il ne me semble pas avoir joui par d’uniques caresses sur le point G… Et pour cause : ce plaisir serait en fait le
fruit d’une stimulation indirecte du clitoris. Notez toutefois que les
pressions sur ce point (dont on vous rappelle qu’il est à quelques centimètres
de l’entrée du vagin, qu’on le sent en appuyant vers le bas-ventre et qu’on le
reconnaît à sa texture spongieuse) peuvent favoriser l’éjaculation féminine :
le squirting.
Orgasme anal : de même,
s'il est indéniable que les contacts anaux ajoutent beaucoup d'intensité à la
jouissance et que de nombreuses terminaisons nerveuses se trouvent dans cette
zone, ils ne (se) suffisent pas. Et si de nombreuses femmes disent ne plus
parvenir à jouir sans sollicitations anales, car les sensations sont plus
intenses, il se peut que, ici encore, ce soit les liens avec le clitoris qui
engendrent la jouissance car le point G peut être stimulé et ce dernier est,
comme nous l’avons vu, connecté au clitoris. En outre, le plaisir de l’homme
est augmenté par l’étroitesse du canal et le plaisir étant communicatif, il est
possible que ces femmes jouissent aussi par procuration.
Orgasme-baiser : si je n’ai jamais
joui grâce à un baiser seul, aussi langoureux fut-il, je dois bien reconnaître
que j’ai pu être ultra-excitée. Je ne développerai pas davantage, je laisse un
plus grand que moi, Verlaine, vous conter l’ivresse inénarrable que procure
cette rose trémière au jardin des caresses, ou relire cet article sur les sept baisers capitaux.
Pareil pour l’orgasme
tétons : même si les sensations peuvent être très fortes et
immensément excitantes, je n’orgasme pas par les seins, pas encore du moins.
Orgasme du sommeil : si 4 % des femmes
semblent concernées, je n'en fais pas partie ou je ne m’en souviens pas…
Orgasme mental :
j’avais testé pour vous la jouissance par la simple pensée et je n’y étais pas
arrivée.
Orgasme point A ou « deep spot » : ce nouveau
point de plaisir se situerait un peu plus loin que le point G, également sur la
paroi antérieure du vagin. D’où la lettre A : pour « Anterior Fornix Erogenous
Zone ». C’est la stimulation indirecte du point G (dont on a vu qu’il est
lui-même une stimulation indirecte du clitoris) qui procure la jouissance.
Orgasme cervical ou du col de
l’utérus ou point C : comme il ne
s’obtient qu’après stimulation du col de l’utérus, il convient de privilégier
des positions qui favorisent une pénétration très profonde permettant de venir
toucher cette paroi dure au fond du vagin… Rien que d’y penser, c’est désagréable.
Donc non, merci, très peu pour moi !
Orgasme de l’urètre : idem ! Si
dans son livre Le traité des orgasmes le Dr Gérard
Leleu affirme que l’orgasme peut éclater dans cette zone, c’est parce que
l’urètre est entouré de capteurs sensitifs et de tissus érectiles qui sont la
continuité de ceux du… clitoris. Retour à la case départ !
En bref : selon mes ressentis, il y a plusieurs intensités et
formes d’orgasmes, mais tous sont provoqués par contacts (directs, indirects,
par corrélations, etc.), avec le clitoris. Tous les orgasmes sont clitoridiens.
Donc, relisez nos conseils de femmes pour se masturber ou notre
billet-tuto pour guider un homme dans ses caresses.
Dans tous les cas, sachez que, quel que soit le type de
jouissance, le plaisir a une influence très positive sur notre santé mentale et
physique : il fait sécréter de nombreuses hormones très agréables pour notre
cerveau : dopamine, sérotonine, endorphine, parfois ocytocine (motivations,
sensation de bien-être, d’euphorie, de sécurité ou d’attachement). Selon
Wilhelm Reich, élève chéri de Freud, l'orgasme permet d’éviter la névrose là où
l’inhibition de cette énergie produirait des effets de « stase » et une «
cuirasse caractérielle ».
Alors, jouissez mesdames, jouissez si et comme vous le voulez,
mais jouissez sans entrave ! Et ne manquez pas le spectacle La Fonction de L'orgasme au théâtre de
La Reine Blanche à partir de mai 2019.
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