Les préliminaires
sont souvent considérés comme une étape facultative. À tort ! Car c’est
préjudiciable pour le plaisir éprouvé ensuite durant le rapport sexuel. Détails
sur cette parade amoureuse qu’on ne devrait pas bâcler.
Les préliminaires ne sont pas une étape du rapprochement amoureux
qui ne relèveraient que de la culture. Une étape réservée aux amants
“chichiteux”, en somme ! Ils correspondent avant tout à une réalité
biologique.
Les préliminaires, ça ouvre les capteurs
sensoriels
Nous sommes des êtres de chair et de sang. Or, pour jouir il faut que les tissus
érectiles de nos organes sexuels spongieux se gorgent de sang : ainsi ils
deviennent réceptifs aux caresses, aux frottements, aux stimuli de la langue.
Mais à cette vérité biologique, hommes et femmes ne sont pas
symétriques. Les premiers parviennent au sommet de l’excitation en quelques
secondes, quand il
faut environ vingt minutes aux femmes pour que leurs tissus érectiles
soient turgescents.
Ce qui est bien normal vu qu’en volume ils sont plus importants
que ceux de la verge. Ils comprennent en effet : les petites et grandes
lèvres, le clitoris, la gaine vasculaire qui entoure le vagin et l’urètre, le
périnée... D’où l’importance des préliminaires.
Selon la
sexologue Catherine Solano, médecin
sexologue, auteur de Psy, Sex and Fun, éd. Tornade, vingt minutes serait le
“minimum syndical” de la durée des préliminaires pour avoir un maximum de
plaisir. Mais cela peut durer trois heures, voire une nuit entière.
Les préliminaires, ça fait monter le désir
Parce qu’on est dans une société du “tout-tout-de-suite”, on a
tendance à oublier que “le meilleur moment de l’amour, c’est quand on monte
l’escalier” ! Ce
moment où la pensée de ce qui nous attend fait gonfler en soi une bulle de
désir, qui envahit peu à peu tous les recoins de notre corps et de notre
esprit.
La “montée de l’escalier” fait partie du registre des
préliminaires. Mais cela peut être autre chose : l’appellation n’est pas
contrôlée ! On y trouve tout ce qui participe à faire battre le cœur plus
vite : dilater les pupilles, durcir la pointe des mamelons, frissonner la
peau, augmenter la température corporelle, saliver…
« C’est ce qui se passe avant la fellation ou le cunnilingus qui
font, eux, partie de l’arsenal sexuel », résume Catherine Solano. Cela peut
être un dîner en tête à tête, une balade main dans la main, la vision d’un film
érotique, des mots un peu crus, un massage, des regards, des effleurements, une
caresse dans les cheveux, un texto “j’ai hâte d’être à ce soir pour te
déshabiller”, un slow, une caresse suave… C’est
à chaque amant d’inventer selon son inspiration du moment.
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Les préliminaires, c’est déjà du plaisir
À force de voir dans les films des héros jouir en deux minutes,
les amants ont tendance à aller droit au but. Selon le rapport “Durex” sur la
sexualité datant de 2007, un
rapport sexuel français, préliminaires compris, ne durerait que quinze minutes. Quand on sait
qu’il en faut vingt pour qu’une femme aie ses tissus érectiles prêts à réagir,
on vise le gâchis !
Mais n’est-ce pas ennuyeux de s’astreindre à un prélude
amoureux ? Ça l’est, si on ne l’envisage que comme un moyen d’arriver au
but, c’est-à-dire la pénétration. Mais
c’est délicieux, si on considère les préliminaires comme un passage dans le
monde du plaisir des sens.
En jouant avec leurs regards, les mouvements de leurs corps, les
amants glissent ensemble de la réalité concrète vers la sensualité, puis vers la
rencontre des sexes. Quand ils sont investis, les préliminaires, jamais
pareils, permettent, en plus, d’apporter à chaque rapport sexuel une dimension
un peu inédite.
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Les préliminaires, ça n’est pas réservé
qu’aux femmes
Les préliminaires, c’est l’histoire de la “petite bête qui monte,
qui monte, qui monte”… Or comme elle monte très vite chez les hommes, on
pourrait penser qu’ils n’apprécient guère de retarder le moment d’arriver à
leurs fins.
Et qu’ils n’acceptent de s’y soumettre (un peu) que pour préparer
le corps de leur maîtresse à se laisser pénétrer. De fait, c’est faux. Les hommes qui se prêtent aux
longs préliminaires savent combien cela accroît leur propre plaisir.
Prolonger la phase de l’excitation, retarder le moment de
l’éjaculation permet à leur plaisir de durer plus longtemps. Mieux : de se propager de leur sexe à
tout leur corps. Bien sûr, certains, pour prendre goût aux préliminaires,
doivent partir à la conquête de leur sensualité.
Ayant souvent été moins enlacés, dorlotés, caressés que les
filles, ils doivent s’éveiller des zones érogènes insoupçonnées. Mais le
résultat vaut largement les petits détours !
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