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Au lit, c'est moi qui gère !


Femmes libérées, nous sommes de plus en plus enclines à prendre les devants avec les hommes : en soirée, en couple mais aussi au lit. Et ce n'est pas si simple, pour eux comme pour nous.
Pour beaucoup de femmes aujourd’hui, ce n'est pas forcément à l’homme de faire le premier pas, ni à lui qu’est réservée la conduite des ébats. Elles aiment à être maîtresses de la situation et le montrent à leurs partenaires : 
« Je suis le genre de fille affirmée, en tout cas en apparence. Concrètement, je ne suis pas très branchée missionnaire, je n’hésite pas à être sur lui, et je n’ai pas la langue dans ma poche quand il s’agit de faire savoir ce que j’aime sexuellement », affirme Julie, une trentenaire parisienne.
Nouveaux rôles, pas si faciles à tenir
Malheureusement, les mœurs jouent encore en défaveur de cette révolution sexuelle. La femme moderne est divisée entre un ancestral fantasme de soumission et une possibilité nouvelle de domination. Ainsi, même pour les plus téméraires, être une femme libérée et jouir pleinement de son autonomie sexuelle, ce n’est, comme dans la chanson, pas si facile :
« La plupart du temps, quand je rencontre un mec, je l’intimide ou l’impressionne. Ce n’est pas une question d’attirance car je sais que je plais, mais j’ai remarqué que plusieurs d’entre eux étaient bloqués par mon assurance sexuelle… je passe pour une fiéfée cochonne alors que j’essaie juste de ne pas faire prude ou coincée », poursuit Julie.
Sa copine Mélanie, tout aussi délurée, a quelques astuces pour trouver le juste milieu :
"Il faut y aller doucement. Par exemple lors d'une fellation, je fais monter la sauce. Si on se jette sur le pénis sans ménagements ça fait gobeuse de sexes. Si j'ai envie de faire l'amour en levrette, je ne lui offre pas mon derrière en criant GO. Je m'arrange pour le lui présenter subliminalement, à moitié, de manière à lui laisser sa part du gâteau," explique t-elle en riant.
Plus on est entreprenante plus il nous faut mettre des gants. L'homme sent notre personnalité s'exprimer au travers de nos actes, inutile d'en rajouter.
Se sentir forte et puissante
Il y a une forte part de narcissisme qui s’exprime lorsque l’on fait jouir quelqu’un, on se sent fort et puissant. 
Selon l’éminent psychanalyste Jacques Lacan : « Plus nous fonçons, plus nous imaginons être pourvus du phallus, symbole du pouvoir absolu».  « J’aime avoir le contrôle avec les hommes car j’ai du mal à m’abandonner à eux.
Lorsque c’est moi qui décide, je me sens moins vulnérable, et j’aime à penser que je laisse un souvenir mémorable. En amour, la sensation d’impuissance est pour moi insoutenable. »
Dominer, une nouvelle injonction ?
Il arrive qu'un peu de confusion emerge de ces désirs parfois contradictoires. Il n'y a pourtant aucune nécessité à assurer toujours, tout le temps.
« En ce moment, je ne sais plus si je suis dans mon désir ou dans le sien… Je scénarise beaucoup mon plaisir. Je me dis que je dois le faire rêver, assurer… Au lit, je n’ai pas envie d’être la gentille petite fille à sa maman, je me la joue pro, fille à qui on ne la met pas mais au final les sentiments me rattrapent souvent ».
En d’autres termes les femmes se sentent aussi un peu obligées de prendre les choses en main pour ne pas décevoir leurs partenaires. Elles entrent dans une autre forme de dictat : je dois être proactive pour honorer ma liberté à jouir sans entraves.
Ne plus être dépendante d'eux pour jouir
Quand on prend conscience de son désir, on le libère et il devient alors vital de l’exprimer. Les femmes s'approprient la sexualité au même titre que les hommes :
« Je prends du plaisir à exciter un partenaire et j’aime le guider sur la voie de ma jouissance. L'avantage c'est que pourvu que l'homme bande, je peux atteindre l'orgasme même si je tombe sur un nul. Il s'agit de pas être dépendantes d'eux pour jouir !
Je n'attends pas de l'autre qu'il me comble, je le fais moi-même, moyennant un petit coup de main, » s'amuse notre parisienne.
Quel effet sur les hommes ?
  • Les effarouchés
Parmi les hommes, plus ou moins jeunes, avec qui j'ai discuté de ce sujet, Alex, un très beau garçon d’à peine 30 ans, m’a raconté une anecdote :
« Attends, a-t-il commencé, je rencontre une fille en soirée, on se dragouille et au bout de 15 minutes, elle veut me sucer... Non mais franchement ! »
Certains hommes (y compris de moins de 20 ans) refusent encore les fellations, affirmant qu’il s’agit d’une technique réservée aux prostituées. Imaginerait-on une fille dire pareille sottise : « le mec était à deux doigts de me faire un cunnilingus. Tu imagines ? Ce doit être une sacrée traînée celui-là ! ».
  • Les désorientés
Je continue mon enquête auprès de son ami, plus âgé et moins macho, mais il me confirme :
« Nous ne trouvons pas notre place quand une fille est trop directive. Je ne veux pas d’une femme soumise mais j’ai besoin de me sentir homme. Il y a une différence entre être active sexuellement et vouloir dominer totalement. On n'aime pas sentir d'une fille qu'elle est prête à tout ». 
  • Les intimidés
Un ami à moi, très ouvert quant à lui, me confie aussi avoir été déstabilisé lors d’une nuit avec une demoiselle un peu trop entreprenante à son goût :
« Écoute, tu me connais, je ne suis pas le dernier des chauds lapins mais là, vraiment, ça m’a coupé plus que la chique. Elle était tellement surexcitée que cela m’a stoppé net. Je n’arrivais pas à bander et j’étais dégouté. »
  • Les joueurs
Mais ne vous inquiétez pas, comme Benjamin, 38 ans, beaucoup d’entre eux m'ont affirmé apprécier vivement les initiatives féminines. Cela les stimule ou les surprend agréablement :
« Moi j’adore que ce soit ma copine qui dirige. Je n’ai plus qu’à savourer et à prendre mon pied. Il n’y a rien de plus excitant pour moi qu’une fille sûre d’elle, qui te regarde droit dans les yeux et dont tu sens qu’elle aime ce qu’elle fait. Elle bouge sur moi, elle tourne autour de mon corps et s’installe dans les positions qui lui conviennent le mieux, elle m’indique le rythme à suivre et j’exploite ses conseils en mouvement.» .
Gregory, 30 ans, pense que tous les hommes adoreraient tomber sur des filles ouvertes et entreprenantes :
« Il y a des gens plus jeunes que moi qui ont fait des trucs plus fous parce que les filles de leur âge sont moins farouches. Je me dis souvent que j’aurais bien aimé que ce genre d’opportunité se présente à moi… »  A bon entendeur !
Dans le doute, tâtez le terrain
Ce qui est très compliqué à gérer pour les deux sexes, ce sont les contradictions que portent les messages que l’on reçoit ou que l’on transmet. Les filles veulent s’assumer, dominer, mais elles préfèrent encore les brutes aux danseurs et véhiculent toujours de vieux clichés sur la virilité. Le mécano en sueur et un poil brutal a encore de beaux jours devant lui.
Au final, hommes et femmes sont perdus ! Les idées reçues ont la dent dure. Nous voulons la parité mais nous avons encore trop d’atavismes pour être à la fois le maître et l’esclave.
En général, mieux vaut donc tâter le terrain ou attendre d’être en couple pour jouer les maîtresses-femmes, car lors d’un coup d’un soir, cela peut vous porter préjudice.
La sexualité reste un terrain de jeu riche en surprises. Pour l'explorer, nous avons tout intérêt à refuser les carcans : que les femmes osent, que les hommes se détendent...

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